Le Sport du moment,

Jogger, parce que jogging et running, c’est vachement plus hype que « courir ».

Ils sont partout, les joggeurs, et de toutes les couleurs. Fluo, souvent. Avec un smartphone autour du bras, parfois. Arborant un certain palmarès sur des t-shirts offerts après les courses, ou bien, plus sobrement, des imprimés un peu honteux qu’on ne montre que lorsqu’on s’en fout du style – typiquement, lorsque l’on fait un peu de sport. C’est là la spécificité du jogging : une pratique gratuite, de plein air, accessible à tous, adaptable à tous les niveaux, et souvent solitaire – d’où le peu d’intérêt pour le style. Le marathonien croise le joggeur improvisé ou la runneuse des dimanches, sans jugement. Pas le temps pour ça, ni le souffle, ni même l’envie. Le jogging est une pratique pour soi et/ou contre soi : on se fixe son propre objectif et personne ne viendra vérifier s’il est tenu. Il peut se modifier pendant le parcours, ou bien être rempli coûte que coûte, question de caractère et de motivation.

Forcément, sur elles c'est pas ridicule.
Forcément, sur elles c’est pas ridicule.

Lors de mes premières sorties, je ne me chronométrais pas. Sans appli, je me contentais de suivre le même parcours, simple, court. Lorsque j’ai compris qu’il devenait de plus en plus facile, je me suis demandé s’il n’était pas temps de télécharger une application, pour connaître mon temps, ma vitesse, et commencer à modifier mes trajets. A compter de ce moment, j’entrais dans la nouvelle démarche de performances, avec l’envie de progresser, autrement dit courir plus longtemps et sur de plus longues distances, faire un peu plus de dénivelé et varier les surfaces. Je pense que cette démarche est à l’origine d’une forme d’addiction : outre son bien-être provoqué par le simple fait de sortir et se dépenser physiquement, l’appli est là pour enregistrer le nombre de joggings, comparer les performances et faire des bilans de l’activité. Les objectifs sont extériorisés et une forme de culpabilité m’habite si je vois une baisse de régime sur un bilan mensuel. Un effet un petit peu pervers qu’il faut relativiser : personne, et surtout pas un téléphone, ne peut forcer qui que ce soit à courir, peu importe ses arguments. C’est, une fois encore, une pression exercée sur soi, par soi-même.

Là, tout de suite, ça envoie un peu moins de paillettes.
Là, tout de suite, ça envoie un peu moins de paillettes.

Aussi démocratique soit-elle, l’activité demande un minimum d’information et de rigueur. L’idée de courir sous la canicule, par exemple, est légèrement stupide. Partir sans s’être échauffé, même un petit peu, est tout aussi idiot. Bien s’hydrater avant, c’est encore mieux ; avoir pris un repas adapté la veille, c’est un luxe qu’on peut s’autoriser. Avoir des chaussures adaptées est un minimum vital, histoire de ne pas condamner ses articulations trop tôt – la course est une activité assez violente pour le corps, avec tous ces impacts. D’aucuns diront qu’il faut les changer tous les 6 mois, tous les ans, tous les 2 ans : ça doit dépendre du niveau de pratique de chacun, mais des bourses également. Comme toutes les activités physiques, la pratique du running s’apprend : avoir la bonne posture, gainer, ne pas taper les pieds, gérer sa respiration etc. Si l’on n’a pas les conseils de connaissances, il existe des programmes sur certaines applis, et certainement des millions de tutos sur les Internets.

Le seul que je pourrais formuler est le suivant : que le jogging reste une activité de plaisir personnel. Je suis toujours aussi surprise de trouver les bilans de courses de nombreuses connaissances sur les réseaux sociaux, partagés comme des trophées. Outre le fait que je me contre-fiche de leurs performances, sûrement à tort, je ne comprends pas leur démarche puisqu’il ne me viendrait pas à l’idée de faire la même chose. L’activité individuelle devient publicisée, mais pour quelles bonnes raisons s’il en existe ? Comme si l’auto-satisfaction, lorsque les résultats s’affichent sur son écran ou lorsque l’on reçoit son bilan individuel, discret, par courriel, ne suffisait plus : l’auto-satisfaction ne dépendrait plus de nous seuls, mais de la reconnaissance des autres. Ca n’a pas vraiment de sens : si ces personnes publient, épisodiquement, leurs parcours et résultats, ils n’ont de sens que vis-à-vis de leur pratique sur le long terme, comparativement à leurs autres sorties, ou bien aux objectifs qu’ils se sont personnellement fixés. Pour que ces publications aient un sens, donc, il faudrait que lesdits runners publient absolument tous leurs résultats à chaque sortie : ça ferait rapidement d’eux des parasites du fil d’actualité Facebook – exemple parmi d’autres.

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C’est un peu comme si un.e tennisman.woman partageait tous ses résultats de matches, ou un.e badiste, ou un.e gymnaste, ou un.e VTTiste : certains le font, mais il s’agirait alors plutôt des sportifs de haut niveau, qui rassemblent toute une communauté numérique galvanisée par le caractère exceptionnel de leur niveau de pratique. Est-ce que ça interdit à telle licenciée d’un obscur club de tennis de table de partager ses performances sur les réseaux sociaux, sur le seul prétexte que son niveau n’intéresse personne ? Non. Qu’y a-t-il de réellement interdit sur les réseaux sociaux, c’est une première question. Je dirais simplement que l’idée même de performance diffère entre une joueuse de tennis de table licenciée en compétition et les joggeurs amateurs comme moi et les connaissances que j’évoque sur Facebook. Dans le premier cas, la pratique académique donne des contours bien déterminés de la notion de performance : selon des règles précises, un système de notation etc. Dans le second cas, la performance est toute relative, essentiellement subjective – et je parle bien de runners amateurs. La notion même de « compétition », dans ce cas, n’a pas vraiment de sens, sauf si cette dernière se situe entre soi, et soi. Ainsi partagées, ces performances semblent donc établir une compétition un peu sauvage des uns contre les autres, si tant est qu’on en ait quelque chose à faire.

Quand ce n’est pas le cas, ça ne fait que polluer un petit peu chaque jour le fil d’actualité Facebook, jusqu’à ce qu’on ne s’en rende même plus vraiment compte.

Alors je propose de retourner courir avec son t-shirt Mickey en forêt de Fontainebleau et de savourer tranquillement, à la fin de sa séance, le fait qu’on ait réussi à tenir son objectif ; le fait qu’on ne l’ait pas tenu parce qu’on voulait profiter du soleil et lardonner sur un rocher ; le fait qu’on se soit perdu et qu’on ait par conséquent trouvé un nouveau sentier sympa ; le fait qu’on ait moins mal au genou que la fois précédente, etc.

Et pour ceux qui cherchent à donner une autre dimension à leur pratique, il existe un grand nombre de courses collectives, dont les tarifs d’inscriptions varient. Plus sobrement, l’UNICEF organise – chaque année ? – une grande course pour récolter des dons pour les enfants, la TEAM UNICEF WORLD RUN. Praticable partout, en autonomie ou non, il suffit de parcourir 10km le jour donné, enregistrés sur son appli. Rendez-vous le 9 octobre 2016, et kissous kissous.


 

La natation – ou du mystère concernant la flottabilité de paquets de muscles vivants.

Personne ou presque ne l’ignore, puisque tous les bons cons – comme moi – coincés dans les 1 000 km de bouchon le samedi 8 avril ont entendu la nouvelle à la radio : cet été ont lieu les championnats du monde de natation, à Kazan en Russie. Si vous aussi, vous ignorez totalement la localisation satellite de cette ville dont on n’est pas sûr de la prononciation ( Kazane ? Kazant ? ), sachez que ses coordonnées sont 55° 47′ Nord 49° 10′ Est, qu’elle compte 2 666 (tiens, comme par hasard) habitants par kilomètre carré et que sa superficie atteint les 45 220 hectares. Suite à cela, on se demande naturellement quel trou de balle – qui se trouve finalement être un génie – a pu avoir le temps de créer une page Wikipédia documentée sur cette ville, très sympa sur les photos, soit dit en passant.

Kazan, playmobil fun park
Kazan, playmobil fun park

Coincés dans un habitacle un peu trop étriqué, saisi d’un petit fumet assaisonné aux pieds, cheveux gras, aisselles et haleines propres aux longs voyages, les vacanciers ont presque tous entendu le live du 50 mètres nage libre de Florent Manaudou, récompensé d’une médaille d’or pour avoir non seulement fini premier mais aussi pété le record du monde dans la discipline – hors combinaison, il faut le préciser. Parce que les combis aérodynamiques avec les micro hélices cousues dans la doublure, on a fini par s’apercevoir que c’était un peu de la triche.

La natation jouit d’une petite popularité médiatique, sur les grosses compétitions. J’ignore les raisons historiques ou culturelles de ce succès, s’il y en a, je sais simplement que le poulailler français compte un rang de nageurs(ses) suffisamment important pour que la presse s’y intéresse. Plus encore lorsqu’on y compte une saga familiale, un beau gosse, un intello et la victime d’une tragédie qui a tué 10 personnes.

Parmi les récents événements sportifs qui m’ont le plus émue, il y a la victoire totalement inattendue de Florent Manaudou au même 50 mètres nage libre des Jeux Olympiques de Londres, en 2012. Tandis que je mâchonnais du saumon les yeux humides parce que j’avais mis trop de citron, j’écoutais les commentateurs parler du « frère de Laure Manaudou » et du « jeune garçon » à qui l’on souhaitait une petite médaille – une médaillounette – en bronze ou chocolat avant le départ de la course. Sa victoire, en soi émouvante, a doublé de pathos par son effet de surprise, encore plus savoureux puisqu’il a transcendé les commentateurs, perdus dans leur délire verbal terminé d’un cri primal pardonnable, puisque tellement viscéral.

Florent Manaudou

Bref, nous avions tous les paupières papillonnantes début août 2012, et voilà que 3 ans plus tard, Flonounet, qui a pris des épaules, le gaillard, parvient encore à nous surprendre. Après avoir fait plif plaf plouf dans l’eau, serré les poings, bandé encore un peu les muscles sous le mutisme de sa sœur, nouvellement commentatrice pour France 2, Florent a fièrement chanté la Marseillaise. Il l’avait fait auparavant avec les copains pour le relais 4×100 mètres nage libre, ainsi que pour le 50 mètres papillon, mais il semblerait que médiatiquement, le 50 mètres nage libre ait une autre saveur.

Un suspense d’une vingtaine de secondes, pendant lesquelles on ne voit finalement pas grand chose si ce n’est quelques bonnets qui, parfois, émergent des éclaboussures. Etonnant, mais les 50 mètres ne semblent pas très télégéniques : on s’attendrait presque à trouver un bassin vidé par toute cette agitation à la fin de la course. Mais l’explosivité et la violence de cette épreuve sont certainement les secrets de ce succès populaire, si l’on s’attarde a contrario sur les sports interminables qui peinent à accrocher les spotlighhts – non, je ne parle pas que du volley. Fff.

Ce 10 août signe la fin de la compétition, qui aura peut-être donné envie à chacun de faire quelques longueurs pendant les vacances.

Tu la sens, ma pas transition ?

Car c’est bien naturel, l’évocation perpétuelle de cette activité ces derniers jours donne finalement envie de s’y mettre. Après tout, ça ne coûte rien pour ceux qui sont au bord de l’eau et l’équipement nécessaire reste rudimentaire – plus encore pour les tounistes (NB : ce mot, de mon invention depuis l’enfance, signifie « nudistes »). Une fois dans l’eau, on envie tout à coup ces pères de famille « qui vont toucher la bouée » en pratiquant un crawl – assez souvent – approximatif. Et l’on réalise que l’on n’a pas nagé soi-même le crawl depuis les cours d’Education Physique et Sportive du lycée, ou pire encore, du collège. Après quelques brasses hésitantes, on est crevé, on a mal au cou, boit la mer et sent l’intérieur des cuisses brûler – et ce même dans La Manche bretonne à 17 degrés.

Natsynchro
Aucun souci pour le grand écart sur les copines, en revanche

La semaine passée, en vacances dans les Cévennes près de lacs, j’ai voulu réapprendre le crawl auprès de mon frère.

L’eau du lac de Laouzas a très bon goût.

Pourtant, tout le monde le dit : la natation est une excellente activité physique, complète et adaptée à de nombreuses morphologies. Mais qu’il est difficile d’apprendre à synchroniser ses mouvements tout en reprenant sereinement sa respiration. Un peu d’entraînement et de bon(ne)s conseils / corrections permettent néanmoins de retrouver certains automatismes, ne serait-ce que pour se satisfaire de quelques longueurs de crawl sans craindre de mourir noyé(e).

Après tout, puisque Florenounet, Camille-beau-gosse et toute la fine équipe de France – comptant encore trop de visages méconnus – peuvent le faire, nous aussi.

C’est aussi ça, l’effet du sport de haut niveau

Bitch, I'm fabulous
Bitch, I’m fabulous

 


L’escalade.

Pour écrire cette chronique, je dois reposer mes coudes sur le bureau tous les quinze… mots. Dotée de la force d’un colibri question biceps, il faut avouer que la micro séance d’escalade sur blocs avec le père hier fut éprouvante. J’ai des nœuds plein l’trapèze, les chevilles et les mollets qui fument et les cuisses endolories : bref, autant vous dire que l’escalade mobilise presque tous les muscles. Du moins lorsqu’il y en a à mobiliser (donc en fait, je dois avoir mal aux os).

J’ai un niveau zéro en escalade, étant donné que je n’en fais jamais, aussi cette chronique est agrémentée de souvenirs et de conseils de mon père. Et puis, c’est simplement pour donner envie.Reine_Crte_Sud_1

Mon père pratique l’escalade sur blocs depuis que nous nous sommes installés près de la forêt de Fontainebleau il y a vingt ans. On y trouve des sites suffisamment connus pour noter une importante fréquentation à échelle européenne : des Anglais, des Nordiques et des Allemands, tout grands et tout rouges, déambulent dans la forêt auprès d’autres Français tout grands et tout rouges.

Je n’ai pas apprécié la petite expérience d’escalade sur mur qu’il m’ait été donnée de vivre : le plus grand intérêt de ce sport est selon moi le fait qu’il se pratique en plein air. Les blocs se trouvent généralement dans de fabuleux sites où l’on vient sniffer du lichen et manger de l’insecte. Etrangement, un étiquetage inconscient associe les fervents pratiquants de l’escalade sur blocs à une joyeuse communauté de babacools pleins de poils en communion avec la nature : étiquette superficielle, évidemment.

Le sport requiert un équipement de base indispensable comprenant chaussons aux semelles en gomme pour adhérer à la paroi, crash pour sécuriser la chute et matériel pour assurer lorsque les blocs sont périlleux ou bien lorsque l’on pratique en falaises. Il est également bon d’être accompagné d’un connaisseur pour toute initiation.

La plus grande difficulté pour des purs débutants comme moi est d’apprendre à faire confiance à ses appuis au niveau des pieds : il ne s’agit pas de forcer comme un âne sur les bras, comme je l’ai dit plus haut, tous les muscles doivent être mobilisés. Une minuscule arête sur un caillou peut faire office de prise pour le pied du moment que le grimpeur y transfère correctement son poids : le réflexe naturel motivé par la peur amène à se pencher vers le rocher, tandis qu’il faut rester dans l’axe de ses pieds et pousser vers le haut, non vers l’avant.

L’escalade est ainsi légèrement masochiste question voûte plantaire étant donné que les chaussons ne sont absolument pas conçus pour être confortables. Un petit sacrifice pour une discipline enrichissante : l’escalade est une chorégraphie du corps, qui joue des forces, des transferts de poids, de la taille et du mental. Tirer, pousser, gainer, repousser, se rassembler ou s’étirer, sans se laisser impressionner par l’éventualité d’une chute : tout cela anime la carcasse fort joliment lorsque l’exercice est maîtrisé. Sous contrôle, on croirait voir des astronautes, complices de la gravité, portés vers le haut non par magie, mais grâce à une technicité telle qu’elle gommerait presque la visibilité de l’effort physique.

L’escalade n’est donc pas nécessairement un sport de bourrin. Même si je n’ai trouvé que des vidéos de grimpeurs bourrins en cherchant une illustration sympa pour cette chronique.

Quand j’étais plus jeune, je suivais volontiers mon père en forêt, il m’arrivait même d’escalader quelques blocs avec lui. Entre temps, il y a eu le collège, le lycée, la fac et tous les autres trucs qui m’ont donné pour habitude de faire autre chose, même si cet autre chose n’était rien. En l’accompagnant hier, j’ai entrevu de nouveau les plaisirs liés à l’escalade, d’autant plus en sa compagnie. Grimper est par définition une ascension, la personnification même du challenge, à la fois personnel puisqu’on ne peut compter que sur sa propre carcasse, mais fondamentalement partagé puisque la personne qui reste en bas est là pour vous rassurer, vous conseiller sur les prises, et vous parer en cas de chute.

Le partage est d’autant plus fort sur falaises, puisque celui qui est en bas, au bout du fil, a votre vie harnachée autour de sa taille. Pour ceux qui recherchent les grands frissons, l’escalade sur falaises a de quoi en donner : personnellement, j’y ai pris moins de plaisir, même si le point de vue est plus spectaculaire. Question de trouille. Et de savoir-faire évidemment.

Youhou, have fun.
Youhou, have fun.

La muscu.

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Mon acolyte de licence et moi-même étions définitivement convaincues des bienfaits du sport universitaire, aussi il nous parut tout à fait sensé de s’inscrire à un cours de muscu sur machines après celui de ping pong. Si vous me posiez la question, je vous répondrais que oui, il s’agissait de nos seuls cours du jeudi. Et j’ajouterais que non, nous n’avions pas cours les vendredis. Quel plaisant semestre de L2, lettres modernes.

Nous retrouvions le prof de foot rencontré au semestre précédent (ne me demandez pas pourquoi, il gérait à la fois certains cours de ping pong, de muscu et de foot. Aucune logique là-dedans, si ce n’est qu’il doit savoir courir vite, porter des trucs lourds et bouger vachement bien son bras droit), qui a ce côté légèrement cliché des entraîneurs de foot, mais aussi de ce qu’on peut se figurer d’un prof de muscu. Autorité, blagues pas drôles et jogging pyjama, le tout porté sur un corps pas dégueu (avec des fesses étonnamment rebondies pour un homme, je dois l’avouer), cernée d’une tête pas dégueue non plus. Bref, il nous ordonnait de continuer de courir en début de cours, tout en se foutant royalement de nos pauvres carcasses lorsqu’il devenait compliqué d’additionner plusieurs consignes (« 4 pas chassés de chaque côté, continuez la course jusqu’aux plots, faites un slalom à cloche-pieds et finissez par une montée de genoux » : 3 hommes armés d’artères en guise de cervelles ont fait 2 tours de talons-fesses) : le prof de muscu pseudo militaire, quoi.

Bienheureusement, son petit côté despotique empêchait quiconque de faire n’importe quoi.

Voilà l’élément indispensable, si l’on souhaite fréquenter une salle de muscu : avoir un coach, ou bien être guidé par quelqu’un qui s’y connaît.

Je n’ai jamais eu l’occasion (ni l’envie) d’adhérer à une salle pour la fréquenter en auto-gestion. J’ignore si ceux qui le font, par un excès de bonnes résolutions de nouvelle année, parviennent à rentabiliser leurs abonnements. Le problème avec la muscu, c’est que l’on se sent maître de ses besoins et de ses capacités sportives. L’activité est intime puisqu’elle exige une transformation de son corps, par nécessité égocentrée. Bien sûr, l’on souhaite que cette transformation soit rapide ; à voir, en revanche, si elle est efficace.

Le premier cours, Lieutenant Dan nous a demandé quel genre de programme nous souhaitions faire, Justine et moi. On a haussé les épaules (un doigt posé sur la bouche en cul de poule), puis il nous a expliqué qu’on était des filles et que généralement, nous cherchions à nous raffermir et nous tonifier plus qu’à nous muscler. Le programme de filles vendu, Lieutenant Dan nous a ensuite fait calculer notre maxi (qui correspond à la charge qu’on ne peut porter qu’une seule fois) pour adapter au mieux les séries que nous ferions sur les différentes machines. Dès le premier cours, donc, nous savions que certaines machines nous seraient inutiles et qu’il nous faudrait suivre un certain ordre dans nos exercices. Nous savions également que notre but ne serait pas de porter/soulever/tirer lourd et que nous travaillerions notre endurance plus que notre force. Une fois accoutumées à l’ensemble des machines qui nous concerneraient, nous pouvions nous installer dans notre petite routine hebdomadaire, au point de réellement voir quelques résultats (genre j’avais les bras qui devenaient un peu durs quand je contractais mes musk’, c’était top délire).

Quant au matériel, le prof avait toujours un œil sur ce que chacun d’entre nous faisait, même si cela pouvait sembler n’être qu’un petit détail. Un jour, un mec s’est fait engueuler parce qu’il soulevait son dos plus haut que son bassin, couché à plat-ventre sur le banc de muscu : on a envie de dire, laissez-le, le pauvre homme, il est juste vachement souple. Et bien non, Lieutenant Dan criait qu’il pouvait très bien se péter les lombaires. Il est vrai qu’avec les poids et les machines, un mauvais geste peut avoir des conséquences bien malheureuses, facilement évitées lorsque quelqu’un de compétent est là pour le signaler. Et puis si quelqu’un essaye de se muscler les cuisses avec un butterfly, autant que quelqu’un soit là pour lui éviter une honte intercosmique.

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Justine et moi avions testé ce cours un peu oisivement, parce que se pointer dans le gymnase de Jussieu à 8h30 uniquement pour faire du ping pong et repartir à 10h30 paraissait un peu idiot. Et puis, c’était Baptiste-cul-au-goût-de-paradis qui gérait le cours. Dans ma tête, une salle de muscu n’était qu’un lieu bourré de testostérone et d’idiots amoureux de leurs corps, mais finalement, ceux qui viennent dans cette salle sont ceux qui ont besoin de (re)tomber amoureux de leurs corps, la plupart du temps. Notre cours n’était pas du tout peuplé de sur-musclés, au contraire : il y avait des grands secs, des petits maigres, une petite dodue, bref, il y avait de tout. Plus surprenant encore : le seul véritable kéké au QI développé couché était un musclé roux. Y’a-t-il association plus inattendue ? A tous les roux qui lisent ce blog (puisque j’ai une fan base extraordinairement variée, bisou, papa, maman), je présente mes excuses pour ce sous-entendu désobligeant.

Autrement dit, la muscu fut une agréable expérience bien encadrée. Mais bien entendu, il est préférable d’être régulier pour voir les résultats physiques être pérennisés *poing serré vers le ciel avec biceps tout mou*.

PUMPINGIRON

 

 

 

 

 

 

 


La danse contemporaine. (Quoi ? Non. Y’a pas écrit CONTEMPORAINE)

Et allez, trahie par la police en gras. 

''Les Nuits'' de Preljocaj
 »Les Nuits » de Preljocaj

C‘est un art. C’est aussi un sport. A ceux qui diront le contraire, je les mets au défi de ne pas avoir les aisselles humides à l’occasion d’un cours d’une heure et demie. Et puis, toutes les plaquettes de sport universitaire proposent du contemporain ; non, je n’ai pas vérifié cette information.

Lorsque l’on pratique les salles de danse depuis qu’on est petit, les appréhensions liées à l’inhibition, la vulnérabilité du corps exposé face à des yeux spectateurs, n’existe plus , puisque ce corps se situe dans une scénographie extrêmement familière. Cette dernière n’exclut pas le regard objectif, le jugement, la comparaison même, simplement, chacun de ses acteurs a connaissance de ces formalités et donc les admet. Et s’en fout, la plupart du temps.

Ainsi, l’on se trouve à faire une diagonale, seul(e) devant les autres, pour être corrigé(e) devant ces mêmes yeux, dans le but de s’exposer plus tard devant de nombreux autres dans une salle obscure. Notre corps appartient à tout ce petit monde puisqu’il devient un instrument de performance physique totale et de création artistique, qui leur est donné en spectacle ; pourtant, il n’y a pas de rapport au corps plus intime que celui généré par la pratique de la danse contemporaine.

Le contemporain travaille avant tout sur le fait de connaître sa carcasse, et d’en faire communiquer toutes les connexions, d’un membre à l’autre, de la cervelle au reste, et puis de l’environnement à l’impact qu’il y exerce. La circulation de l’air et de l’énergie, les transferts de poids, le contact, le maintien, les sauts, les portés, les repoussés, l’éviction, de l’autre ou de soi ; tout ce qui peut traverser le corps devient une interprétation dansée, un langage corporel. Ces processus, progressivement identifiés, puis devenus familiers, induisent une bonne connaissance de soi, et des joyeux petits mécanismes de sa machine corporelle.

Alors on s’expose, de soi aux autres, et de soi à soi, ce qui signifie finalement que nous nous exposons d’autant plus face aux autres, puisque nous montrons le résultat d’un travail sur nos tripes. Sans vouloir en faire trop.

La danse contemporaine ne jouit pas d’une extrême popularité dans les cours universitaires ; en fait, la discipline n’est même globalement pas si populaire, au regard de l’activité culturelle générale. Elle souffre de l’étiquette d’art intello-bizarroïde, matérialisé à jamais dans les esprits par la performance de Gad Elmaleh et des images choc d’Arte qui ont, me semble-t-il, fait le tour de l’Internet et des bêtisiers à la télé.

Le contemporain n’a pas le répertoire du classique, lui assurant une légitimité ainsi qu’une identification universelles ; il n’a pas de codification bien définie, ni dans ses pas, ni dans ses danseurs, ses costumes, ou encore ses chorégraphes. La danse contemporaine n’a pour autre définition que d’animer des corps, gros, raides, minces, mous, (durs, ça se dit pas. Qui a un corps dur ? A moins d’avoir des écailles, mais là, ce serait quand même vachement bizarre, même pour la danse contemporaine, d’avoir une tortue ninja comme interprète) petits ou grands. Et lorsque l’on admet cette définition, et bien l’on se trouve fort décomplexé au moment de monter sur une scène, ou bien d’apprendre un nouveau morceau de choré.

Il y a bientôt dix huit ans, je gigotais des pompons et des grelots, en faisant une ronde avec mes copines de maternelle pour le tout premier spectacle de danse de ma vie. Aujourd’hui, j’ai appris un duo avec ma mère pour préparer un spectacle sur le thème de la mécanique, et des grandes inventions techniques offertes par l’Homme, dans un cours de quatre personnes, dont trois mamans. Entre temps, le contemporain m’a déguisée en cellule, en globule rouge, en Mercutio, en immigrée, hôtesse de l’air, pique-niqueuse, bergère, régisseuse, bagarreur, danseuse de cabaret, en licorne, en prof de danse classique, en Terre, et en tous les potentiellement mois, du moment qu’ils sont dansés.

La danse contemporaine est donc une danse totale, parce qu’elle n’exclut rien, ni personne, pas même nos différents sois. Et ça, ça fait du bien, question transcendance.

C‘est tout ce que l’on devrait retenir de ce sport artistique ( »art sportif », ça fait quand même moins joli), plutôt que la peur de ne pas en comprendre le sens une fois assis dans son fauteuil ou sur le banc des vestiaires. On y trouve le sens qu’on y met, si tant est qu’on ait envie que tout ceci ait le moindre sens.

 

Et il paraît que ça donne des trucs supers, des fois.

 


 

La zumba, cha cha.

Je sais ce que vous pensez, j’étais comme vous.

Je sais ce que tout le monde pense dans ce complot idéologique en croisade contre ce sport qui serait un truc de kéké. A cela, je répondrais que danser en ligne sur des musiques latinos face à un prof qui connaît toutes les paroles par cœur, et qui se déhanche mieux que vous, n’a rien à voir avec des trucs de kékés. Personne ne porte de micro short fluo, ni de casquette à visière transparente.

Voilà, personne ne s'pointe comme ça.
Voilà, personne ne s’pointe comme ça.

Et puis de toute façon, cette guerre idéologique est perdue d’avance ; la zumba connaît un succès retentissant, et les cours, universitaires ou autres, sont blindés (tandis qu’on est cinq en danse contemporaine. Mais franchement, ils savent pas communiquer sans faire peur, en danse contemporaine).

Avant de m’inscrire dans un cours à Tours, je n’avais pu tester la zumba qu’à deux reprises ; la première était une soirée spéciale pour halloween qui coûtait la peau des oueps’, où les élèves venaient réclamer des autographes au prof, qui était le sosie de Ricky Martin, pendant les pauses. C’était dans la salle municipale d’un village, quelque part dans la Beauce.

La seconde fois, c’était près de Bourges, avec mon acolyte de fac. Cette fois-ci, nous étions dans une salle minuscule et froide, le prof ne comptait pas toujours les temps correctement et s’arrêtait pour se stabiliser afin d’éviter de tomber de la scène improvisée.

Longtemps après ces deux expériences très différentes, nous finissions par aborder le sujet de la zumba avec une nouvelle copine de promo. Puis comme ça, d’un coup, nous avons trouvé un cours pour les étudiants, en supplément de celui donné par le service des sports de la fac, complètement blindé.

Le cours a lieu dans le hall d’un bâtiment, dans un espace légèrement étriqué, et mal foutu. Pourtant, Marjorie et moi en sommes sorties ravies, en sueur, et pleines d’adrénaline. On était perdu, mais pas trop ; les chorégraphies sont répétitives et se font sur des musiques aux temps bien marqués. Le prof nous guide avec des gestes codifiés, et tout le monde se meut joyeusement dans le noir, en criant de temps en temps, pour le fun. Alors, naturellement, on est entraîné par le mouvement de groupe, même si on rigole bêtement parce qu’on a oublié de secouer ses boobs avant de faire le tour à droite.

Ne cherchez pas ; ils sont inarêttables.
Ne cherchez pas ; ils sont inarêttables.

C’est ça, la zumba : une mise en scène, un dispositif reproductibles n’importe où pour satisfaire le plus de monde possible. Alors oui, on entend les mêmes musiques. On voit les mêmes profs, qui portent les mêmes survêtements avec « zumba » écrit partout dessus.

Mais ce dispositif est la raison de son succès ; la mise en scène est connue et ne présente donc aucun risque, tout le monde connaît les conditions simples qu’elle remplit, accessibles à tous. Un cours de zumba peut être donné dans un champ, sur la plage, ou dans une maison de retraite. Image mentale des micros shorts fluos. En une heure, parfois plus, parfois moins, on transpire, on se remue tout en s’amusant, sans jamais s’inquiéter d’une remarque ni d’un jugement ; tout le monde s’en fout et ne regarde que le prof qui s’excite sur la scène.

Alors oui, j’ai adhéré à une association qui offre des cours de zumba tous les mardis soirs, à partir de 20h30, dans le hall de la Maison de l’Etudiant à Tours. Et j’peux vous dire qu’en sortant de cours, j’ai mouillé (la culotte) le maillot.

10€ l’adhésion et un cours offert ; ensuite, les adhérents ne payent qu’1 euro les cours suivants. Si c’est pas faire les yeux doux aux étudiants tourangeaux, ça…

Quel lien s'est fait dans ma tête pour mettre deux illustrations de Polly et Moi dans la chronique sur la zumba ?
Quel lien s’est fait dans ma tête pour mettre deux illustrations de Polly et Moi dans la chronique sur la zumba ?

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Le volley universitaire. 

C’est facile de parler du sport qu’on regarde, nettement moins de celui qu’on pratique, surtout quand on le fait avec approximation.

La fac est une opportunité absolument génialissime de se donner un genre sportif, et trouver une excuse pour se trimbaler avec un sac de sport deux à trois fois par semaine tout ça parce qu’on doit amener un micro-short et une paire de baskets. Mais ça, j’en ai déjà parlé dans le Journal des Humeurs…

Avec mon acolyte de fac, la seule et l’unique, on s’est entiché du volley ball. A cause d’elle, bien sûr, je veux dire, c’est Justine qui en a parlé la preum’s. On a commencé un premier semestre, puis un deuxième… Et finalement, au bout de deux ans et demi de pratique assez régulière, on s’est trouvé un groupe sympa dans lequel on a finalement fini par croire qu’on était des volleyeuses. Jusqu’à aller participer à un tournoi universitaire. Jusqu’à en faire les dimanches après-midi à cinquante kilomètres de chez soi.

J’ai l’impression qu’il y a, à la fac, un fossé insondable de niveau entre les mégas bons qui portent des genouillères pourries, et les autres carrément nuls qui portent des genouillères toutes neuves, seulement pour le style. Maintenant que la classification de base est donnée, je peux dire que le volley est un sport un peu à part, gravitationnel… un peu comme le bad ; tout le monde en a fait dans le cadre scolaire, personne n’en diffuse à la télé, et tout le monde se fout de connaître les vainqueurs de la champion’s league, de savoir qui sont les champions du monde, ou même les champions olympiques.

Et c’est à peine si l’on en sait plus des classements locaux, et quel serait, par exemple, le premier club de France.

S’il ne s’agit pas de désintérêt, parce qu’on est optimiste ici, ça pourrait finalement être le témoin d’un découragement. Parce que les matches peuvent durer trop longtemps, parce que les volleyeurs sont trop grands, ou bien tout simplement parce que leurs shorts sont trop longs. Je ne sais pas.

Je sais en revanche que les cours de volley ont été ceux dans lesquels je me suis sentie le plus à l’aise, et ce non au niveau de la performance, mais plutôt de la cordialité, et de l’atmosphère. C’est un sport collectif dans le sens le plus moral du terme ; peut-être celui où j’ai senti le moins de jugement, le moins de concours de bites (de boobs). Au contraire. Si vous avez l’occasion d’assister à un match de volley ball, vous constaterez que non seulement ils se font un câlin à tous les points, mais aussi qu’ils se pincent le fessier même si l’un d’entre eux a fait une connerie qui leur a fait perdre un point.

Câlinou
Câlinou

Lorsque nous avons suivi des cours de football féminin pendant un semestre, avec Justine, l’ambiance générale faisait que beaucoup d’entre nous se haïssaient tranquillement, en silence. On était presque toutes nulles et archi débutantes, mais on pouvait rapidement faire croire qu’on savait courir avec une balle dans les pieds. Suffisamment pour s’envoyer des piques pendant les matches, entre coéquipières.

Au volley, quand t’es nul, t’es juste nul. Même si tu sais courir, même si tu sais faire des pompes, sauter haut, te rouler par terre et faire la roue, quand tu ne sais pas faire une passe à dix doigts, tu ne peux pas jouer. C’est la spécificité du volley ; la balle n’est jamais arrêtée, et toujours en l’air.

C’est comme ça que des volleyeuses en carton comme moi ont réussi à passer des après-midis entiers à faire du volley avec des presque inconnus qu’on aime bien au bout de cinq minutes de jeu ; sauf que moi, j’ai jamais su faire une putain de passe à dix doigts.

Les mini-shorts, je vous dis !

CÂLINOU. Bordel.
CÂLINOU. Bordel.

 

Les Tourangeaux et Tourangelles (même les faux comme moi) ont la chance d’avoir l’un des meilleurs clubs de France dans leurs murs. Les matches de la Champion’s league ont lieu les mercredis soirs, toutes les deux semaines, et vous aurez au moins quatre chansons différentes pour faire les effets sonores du match. Et des espèces de strip-teaseuses danseuses pendant certains arrêts de jeu. Il y a aussi les matches pour la coupe de France ; calendrier ici.

Les pas Tourangeaux, les pas Tourangelles, je vous laisse aller voir dans votre coin !

Et puis tentez donc un cours de volley ball. C’est vachement chouette.

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Le handball en pro D2.

Un soir à table, mon frère a déclaré « je vais voir un match de hand demain soir, en pro D2, niah, niah niah niah » (après il nous a expliqué que c’était par rapport à son stage, j’vous passe les détails, et puis de toute façon, c’est le seul morceau de phrase que j’ai vraiment retenu). Bref, autant vous dire que je me suis complètement invité à cet évènement, même si je ne savais même pas ce que pro D2 voulait dire. Puis, j’ai proposé à mon deuxième frère ainsi qu’à sa presque femme (ils vont avoir un bébé, alors je les ai mentalement mariés) de venir, et, eux aussi, ils étaient intéressés. Ça a beaucoup surpris Thomas, qu’on soit là tous les trois avec lui le soir du match, finalement, il devait penser qu’on s’en foutait pas mal, du club de handball de pro D2 de Massy. C’était très certainement vrai à cette époque encore (autrement dit il y a moins d’un an), mais nous y sommes retournés ensuite, et n’avons loupé aucun match à domicile. Et cette année, ma belle-soeur enceinte de six mois et demi, mes frères et moi allons prendre un abonnement.

Le handball a connu un véritable phénomène de mode, avec les Experts et leurs très beaux titres. Bizarrement, j’associe leur succès auprès du public à leur normalité, qui transparaît au moment des interviews, peut-être aussi par leurs allures de papas. Et puis finalement, dans l’esprit collectif, le handball était un peu le sport bien gentil du collège, pas très bankable, avec des grands maigres et de toutes petites cages. La preuve, quand on apprend que le domaine d’activité rapporte suffisamment pour qu’on y engage de faux paris, ça entraîne de façon quasi pathologique le désamour du public, comme si le hand avait perdu ses valeurs populaires si séduisantes.

Le hand est un format court et le jeu y est explosif ; il y a beaucoup d’actions car c’est une course contre la montre. Une équipe doit dominer l’autre en une heure. On reproche souvent au tennis de s’éterniser, et personne ne regarde ni ne diffuse le volley, certainement pour cette même raison ; le hand répond à l’exigence d’un spectacle limité en temps. Il offre un divertissement immédiat et perpétuellement renouvelé, si tant est que les équipes opposées se livrent une bataille équilibrée. Les buts sont nombreux, les pénalités aussi. C’est une appréciation totalement personnelle, mais j’aime le concept ; un joueur en faute prend deux minutes sur le banc de touche. C’est simple, efficace, expiatoire ; la traduction de cette décision d’arbitrage est « va te calmer et reviens ensuite ». Sans chichis.

La première fois, j’y suis allée dans l’espoir de voir une chorégraphie de petits shorts avec de grands joueurs dedans aux mollets tout durs. Juste histoire d’oublier d’autres trucs. Et d’autres gens.

Un an après, je peux affirmer que la motivation est… multiple, et ne consiste pas seulement à regarder le garçon à la grande chaussette blanche. J’y vais pour l’ambiance, l’apéro ensuite, pour être avec mes frères et ma belle-soeur, et pour se dire que La Fiesta, La Fiesta de Patrick Sébastien à donf dans un gymnase après une victoire, c’est même pas si kéké que ça. C’est même plutôt jouissif.

Le championnat de France de handball de pro D2 vous attend tous les week-ends, pour découvrir le sport à un autre niveau, à d’autres prix, avec un public et dans des lieux différents. Et même si ça ressemble à un slogan un peu nul qu’on trouverait sur un flyer illustré avec Paint, avouez que ça vous fait envie.

Alors toi aussi, viens endurcir ton fessier pendant une heure sur les bancs d’un gymnase qui sent même pas la sueur, près de chez toi.
Et si tu peux, encourage-les, eux.

Roar.

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